le vol
En fermant les yeux, elle sombra lentement dans un noir profond et pourtant accueillant. L’espace était rocailleux, une roche noire teintée de bleu et de vert, l’air était rare mais apaisant. Il y avait à présent un deuxième battement de cœur, légèrement plus rapide que le sien. Égoïstement, cela la rassura.
Gare à toi
Quand les pliures, à force de se déployer et de se cacher, ont été sur le point de lâcher, je me suis rendu à la gare, tout à coté. J’ai tendu l’article au guichetier. Il a souri. Il a un peu regardé sa télévision bleue puis, comme j’attendais toujours, il m’a tendu un rectangle, bleu lui-aussi, mais bien plus pâle. J’en ai tendu d’autre d’argent. Il m’a rendu des ronds. Tout avait l’air normal pour lui alors j’ai souri pour faire comme si ça l’était pour moi aussi.
321… 0
Plus cueillie que ravie, j’avais dit oui. Prétexter un vernissage pour éviter le tête à tête. J’ai eu l’étrange impression qu’il avait grandi. Ses cheveux, eux, avaient raccourcis.
Son phrasé était ancré, ses mouvements fluides, sa couleur bleu marine marine. Ses mots tournaient autour de moi, il était esprit, humour et peut-être plus.
1978 – 2014 – 4120 – 8791
Mais tout m’empêche de penser à toi. Je ne suis que moi. Les odeurs, les sons, les textures, les peaux, les uniformes, les couloirs, les câbles qui serpentent entre les dalles du faux plafond. Je ne suis que moi. Moi minuscule. Moi maigrichonne. Ah non, ça, c’est toi. Je ne suis que moi face au géant qui s’appelle Petit, son badge, ses titres, son déjà vu, son assurance et sa réassurance sans fin.